A l’écoute d’une voix bienfaisante

 

« Dieu appelle » : des paroles inspirantes.

 

Notre vie s’inscrit dans un tissu de relations. J’éprouve ce désir de relation : partager ce qui est bon et beau, reconnaissance mutuelle, bienfait de la présence, accompagnement dans les épreuves. Nous faisons partie d’un tout. Tout se tient. Dans cette interrelation, n’y aurait-il pas plus particulièrement une présence qui entre en relation avec nous en nous manifestant un amour attentif et en nous communiquant une inspiration vivifiante. Nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Il y a bien une voix qui cherche à se faire entendre. C’est bien ce que nous dit le récit biblique. Dieu, communion d’amour, s’est révélé dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Il a ouvert une relation qui se poursuit aujourd’hui dans l’Esprit. Cette relation s’exerce dans des formes différentes, entre autres, dans la fréquentation de la Parole Biblique et dans la prière, et elle a besoin de se nourrir de représentations. Qui est Dieu ? Comment lui parler ? Comment le message qui nous est destiné s’inscrit-il dans ce que Dieu nous a déjà communiqué ? Les moments varient. Ce peut être le ressenti d’ « une vie bonne » qui nous invite à exprimer une louange et à participer davantage à la générosité de Dieu. Ce peut être aussi un temps d’épreuve où on est pressé de toute part et où l’horizon paraît bouché. Alors oui, quelle grâce d’entendre une voix qui encourage, qui communique force et confiance !

Parmi les livres qui peuvent nous aider dans cette recherche spirituelle, il y a un recueil de messages inspirés : « Dieu appelle » (1). Ce livre a été publié en Angleterre durant l’entre deux guerres, puis traduit en français par un pasteur qui a joué un rôle important de médiateur culturel. Cet ouvrage a été vendu à un grand nombre d’exemplaires au long des années et il rencontre encore aujourd’hui une réception favorable. Il traverse les frontières confessionnelles. Cette diffusion est un véritable phénomène sur lequel nous reviendrons.

 

« Dieu appelle » : quel contexte ?

 

Mais comment ce livre a-t-il été écrit ? C’est ce que nous rapporte le pasteur Géofranc, lui-même traducteur de cet ouvrage dans l’édition française.

« Ce livre n’est pas un livre ordinaire. Le contenu a été reçu par deux humbles femmes qui ont tenu à conserver l’anonymat, plus particulièrement par l’une d’entres elles, d’ailleurs. Elles avaient été amenées à s’unir étroitement pour rechercher quotidiennement les directions d’en haut par l’Esprit, afin d’y conformer ensemble leur vie. Ce livre est donc comme la réponse même de Dieu à leur volonté d’entière et courageuse consécration ».

Géofranc nous éclaire sur le contexte de cette écriture en dissipant les objections qui pourraient être émises à l’égard de cette entreprise. « C’est en invoquant la présence du Christ glorifié, l’Eternel vivant qui a dit à ses disciples : « Je suis avec  vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matth 28.20) que ces pages ont été reçues. Mais il ne s’agit aucunement de messages « dictés » ou d’écriture automatique. Il s’agit de ce que le Christ, actuellement vivant et agissant par l’Esprit, peut communiquer d’inspiration pratique, de vive lumière, de directions et d’éclaircissements précis, parfois même d’un enseignement d’une valeur exceptionnelle à des âmes humblement disponibles et qui s’efforcent de l’écouter, en faisant taire devant Lui toutes les voix humaines. On ne cherchera pas dans ces pages une inspiration littérale, ou l’expression infaillible d’une sorte de révélation complémentaire, adaptée à des besoins particuliers. On y cherchera bien plutôt une libre parole de Dieu s’adressant aux âmes sincères. »

 

Des thèmes privilégiés.

 

Nous recevons ces paroles dans notre être profond. Elles répondent à telle ou telle aspiration, à tel ou tel besoin. Mais, à tous, elles communiquent un état d’esprit, une manière d’être, un regard. Des thèmes privilégiés reviennent au fil des pages. En voici quelques uns.

C’est un appel à la communion. « Ces haltes avec moi ne sont pas tant des moments où vous devez demander d’être éclairés et conduits que des moments où vous devez vous placer devant moi afin de prendre effectivement conscience de ma présence. Le sarment demande-t-il constamment au cep de lui fournir la sève et de lui montrer dans quelle direction il doit s’orienter. Non, n’est-ce pas ? Cela résulte tout naturellement du fait qu’il est uni au cep… et vous êtes les sarments (Cf Jean 15.1-5)… Ainsi, mes enfants, une seule chose importe vraiment pour vous. C’est d’être unis à Moi. Tout le reste suit d’une façon si naturelle ! Et il suffit souvent, pour que cette union soit réalisée, que vous deveniez conscients de ma Présence » (p 114-115).

C’est un appel à la confiance. « Vous ne sauriez périr mes enfants, car la vie qui vous anime est la Vie de la vie. C’est la Vie, qui, à travers les siècles, a soutenu et gardé mes serviteurs dans le péril, dans l’adversité, dans l’affliction. Une fois que vous êtes nés de l’Esprit (Cf Jean 3.5-6), l’Esprit devient votre souffle de Vie. Vous ne devez donc jamais vous abandonner au doute ou aux soucis, mais avancer pas à pas dans le chemin de la liberté. Ayez soin seulement d’y marcher avec moi » (p116).

C’est un appel à l’amour. « Appelez souvent la bénédiction de Dieu sur les autres, sur ceux en particulier qui vous contredisent et s’opposent à vous ou sur ceux que vous désirez aider. Faites le de tout votre cœur, désireux vraiment de voir se répandre à flot sur eux la bénédiction, la joie et le succès… Quant à leur nécessaire redressement ou formation… remettez-vous à Moi pour les assurer… Ah, si mes enfants voulaient bien ne pas se mêler de mes affaires et s’en tenir à ce que je leur demande ! Aimez donc. Je le répète, aimez encore, aimez toujours. L’amour vous fera surmonter toutes vos difficultés

Dieu, en qui le mal perd toute réalité, Dieu, en qui le bien, au contraire trouve sa réalité, Dieu est amour. Quand vous vous aimez les uns les autres, vous laissez Dieu agir dans votre vie. Or laisser Dieu agir dans sa vie, c’est permettre à cette vie de répandre tout ce que l’homme peut manifester d’harmonie, de beauté, de joie et de bonheur « p 117-118).

C’est un appel à la prière. « La prière modifie tout. Elle recrée. Elle agit irrésistiblement. Ainsi donc, priez ! Priez sans cesse (I Thess 5-7). Priez jusqu’à ne presque plus formuler de prière parce que vous serez établis sur le roc de la foi absolue… Priez surtout et toujours jusqu’à ce que votre prière culmine en louange. C’est la seule note sur laquelle devrait se terminer la vraie prière. Quand on se tourne vers l’homme : amour fraternel et rire confiant. Quand on se tourne vers Dieu, prière de louange » (p 138).

Ces messages invitent à la joie, à la paix, au calme intérieur. « Toute agitation contrarie le bien. Le calme, par contre, le favorise et prive le mal de ses atouts… Commencez par vous tenir tranquille et sachez que je suis Dieu. Efforcez-vous ensuite de n’agir que sous ma direction. En Dieu, l’on demeure toujours calme. Le calme est la confiance en action. Seule la confiance, une absolue confiance peut assurer le calme… » (p 131-132).

« Soyez remplis de joie. La joie est salutaire. La joie guérit. Réjouissez-vous du moindre rayon de soleil, du moindre sourire, du moindre acte de bonté ou d’amour, du moindre service rendu… Refusez d’être abattu… Aimez et sachez rire. Je suis avec vous . Je porte vos fardeaux… » (p 14-15).

Il y a dans ces messages beaucoup de sagesse : « Ne vous croyez pas tenus de porter les péchés et les souffrances du monde. Pour le faire et vivre, il faut être le Christ. Attachez-vous plutôt à découvrir autour de vous ceux qui font preuve d’amour, de sincérité, de bonté et de courage » (p 180). Ces messages encouragent et orientent vers le positif. « Tout est bien », répète souvent cette voix pour nous rassurer et nous réconforter (cf index).

Parfois, un éclairage original vient corriger des représentations qui ont pu être marquées par des images contraignantes :

« Ce que l’on entend par la « conversion » n’est souvent que la découverte du « Grand Ami ».

Ce que l’on entend par la « religion » est la connaissance du « Grand Ami »

Ce que l’on entend par la « sainteté » est l’imitation du « Grand ami » ou la conformité de nos deux vies.

La « perfection », cette perfection à laquelle j’appelle tous les hommes : « Soyez parfait comme votre Père Céleste est parfait » (Matth 5.48) consiste en somme à être comme votre Grand Ami, afin de devenir à votre tour, un ami semblable pour les autres…

Je suis votre Ami… Songez un peu à tout ce que signifie les termes d’Ami et de Sauveur. Un ami est toujours disposé à venir en aide… Il prévient vos besoins… Sa voix est celle de la tendresse qui trouve les mots pour détendre les nerfs fatigués et pour rassurer l’âme agitée et envahie par la peur… Tachez de vous représenter ce que doit être l’Ami parfait, celui que rien ne décourage, qui se donne sans réserve, qui a triomphé de tout et qui peut tout. Je suis pour vous cet Ami… » (p 180-181).

Quel chemin à parcourir ! Mais, ces paroles ne suscitent pas la culpabilisation ou le découragement, car il nous est simplement demandé d’entrer dans une relation qui porte la Vie. Jésus nous dit que l’arbre se juge à ses fruits. Ici, ce sont les fruits de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté… » (Epitre aux Galates 5.22).

Ces écrits sont présentés en terme de méditations quotidiennes. Nous les recevons dans le contexte de nos sensibilités. On peut attendre de ces paroles une transformation progressive de notre mentalité.

 

Pendant plusieurs dizaines d’années après sa parution, ce livre a été réédité plusieurs fois et continue aujourd’hui son œuvre bienfaisante.

Et son parcours, qui traverse les frontières confessionnelles, est impressionnant. Ce recueil a été publié en Grande-Bretagne. Il a été reconnu et traduit en français par un pasteur, Georges F Grosjean (2). Celui-ci, originaire du Jura suisse, a effectué ses études au Canada, puis a exercé un ministère pastoral en France. Il a fait connaître dans notre pays les fruits d’un renouveau spirituel advenu en Grande-Bretagne dès l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, les textes de ce recueil sont présentés sur un site catholique au titre de ce que l’Eglise catholique appelle une « révélation privée » (3).

Cette reconnaissance, par tant de canaux et par tant de lecteurs, est, pour nous, une œuvre de discernement. En recevant ce livre, nous recevons une inspiration, mais nous pouvons également la partager. Des amis proches ont beaucoup reçu de ce livre. Alors, partageons et exprimons aujourd’hui notre reconnaissance. « Silencieusement, le travail de l’Esprit s’accomplit » (p 64).

 

(1)            Dieu appelle. Traduit de l’anglais par Géofranc (Pasteur Georges F Grosjean). A la Baconnière. La publication de ce livre a été suivie par celle d’un deuxième recueil : « Vivre par l’Esprit ». Avec quelques autres, ce livre a été présenté dans un article mis en ligne sur le site de Témoins : « Entrons avec confiance dans la relation avec Dieu » : http://www.temoins.com/ressourcement/vie-et-spiritualite/ressourcement/entrons-avec-confiance-dans-la-relation-avec-dieu

(2)            Parcours de vie de Georges F Grosjean (pseudonyme : Geofranc) : « Georges François Grosjean (1891-1981) » : http://sitepasteurs.free.fr/bios/grosjean.htm

(3)            Site catholique : « Prière d’église » : http://home.nordnet.fr/caparisot/html/dieuapdeux.html

 

Des ami(e)s nous ont dit l’apport de ce livre pour eux. Voici à ce sujet le  témoignage de Nadine :

« J’apprécie l’esprit des deux livres de méditations quotidiennes : « Dieu appelle » et « Vivre par l’Esprit ». Le matin, je commence ma journée par la lecture de la Bible et par ces méditations. Cette parole pour chaque jour m’encourage dans ma vie chrétienne, elle me donne une ligne directrice pour la journée qui m’aide à demeurer dans le calme et la tranquillité quoiqu’il arrive.

Bien souvent, cette méditation me rejoint dans mon vécu en me préparant aux évènements, en me confirmant une intuition ou en m’éclairant sur un point d’incertitude. Bien souvent aussi, je la reçois, comme la parole même du Seigneur à ce moment là. Deux choses que j’admire chez leurs auteures : leur proximité avec l’Esprit de Dieu et leur choix de ne pas divulguer leur identité. Ces deux livres sont une référence pour moi et m’accompagnent jour après jour ».

 

Partager un ressourcement

Une expérience d’accueil et d’accompagnement partagée par Cécile Entremont, psychologue, animatrice et théologienne.

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         Pendant plus de trente ans, en Savoie, dans la région de Chambéry, Cécile Entremont a exercé la profession de psychologue . Peu à peu,  elle en est venue à souhaiter élargir sa relation d’aide dans une dimension d’accueil. C’est pourquoi, elle s’est installée aujourd’hui en Bourgogne du sud, entre Châlon-sur-Saône et Lons-le-Saunier, où avec son mari, elle a pu acquérir et restaurer une grande maison bressanne pour en faire un gîte d’accueil capable de recevoir une quinzaine de personnes.

Cette maison est située en pleine campagne parsemée de bois et d’étangs où on trouve la nature authentique et le silence. La maison est connue sous le nom de « La Reure » et est située sur la commune de La Chapelle Saint-Sauveur. Au long des années, parallèlement à l’exercice de sa profession de psychologue, Cécile est entrée de plus en plus dans un champ spirituel et théologique. Elle a soutenu une thèse en théologie à Strasbourg sur le thème : apprendre la fraternité (1).  Et, par ailleurs, elle anime des sessions dans le domaine de  l’accompagnement spirituel.

          A partir du lieu d’accueil qui s’est ainsi développé à la Reure, deux activités majeures se sont mises en place : réception et organisation de sessions (2).

         Pour le moment, il y a ainsi un accueil régulier de vacanciers à la semaine ou pour des week-ends prolongés. « Les gens viennent beaucoup par l’intermédiaire des Gîtes de France et ils nous choisissent pour le cadre naturel, la qualité de l’hébergement et notre position centrale au milieu de la France ». Par ailleurs, il y a également trois appartements qui permettent d’accueillir,  pendant  une période de une à plusieurs semaines, des personnes qui y viennent pour un suivi d’ordre psychologique et  spirituel. Ces personnes participent au réseau que Cécile entretient à travers ses activités professionnelles ou militantes.

         Parmi les sessions organisées par Cécile, certaines sont animées par des professionnelles amies, par exemple dans le domaine du yoga, du qi gong et de la peinture. Cécile anime deux types de sessions. Il y a des sessions de thérapie de groupe et d’autres, à visée plus spirituelle, telles qu’une session de jeûne, une session de pleine conscience,  une session de ressourcement à partir des éléments de la nature et de la symbolique biblique correspondante (Jardiniers de l’âme). Cécile pense s’orienter de plus en plus vers des propositions qui associent la méditation en pleine conscience et des temps de partage sur le ressenti. Les sessions de thérapie de groupe ne sont pas seulement centrées sur la parole, mais proposent des expériences corporelles et émotionnelles pour prendre en compte la globalité de la personne.  Au total, chaque année, Cécile anime une dizaine de sessions auxquelles participent, à chaque fois, une dizaine de personnes d’horizons variés.

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         « Les personnes cherchent aujourd’hui de plus en plus une voie leur permettant de se recentrer, en prenant en compte les différents aspects de leur histoire et en associant corps et esprit. La méditation en pleine conscience permet ce recentrage dans l’expérience vécue de l’ici et maintenant, et une meilleure présence au monde, un meilleur équilibre mental face aux stress et aux angoisses générées par la société actuelle.  La pratique de la pleine conscience en sessions de groupe permet aussi de développer un sens du vivre ensemble, de la convivialité et même de la fraternité ».

         « Les gens qui viennent sont en recherche de profondeur, d’intériorité et d’authenticité. Leur chemin d’évolution commence souvent par une recherche de développement personnel pour continuer dans un approfondissement spirituel ». Dans le dialogue correspondant, Cécile explicite ses références parmi lesquelles figurent son identité chrétienne et sa formation de théologienne.   « Si j’accompagne quelqu’un qui est chrétien, je prie avec lui, relie ce qu’il vit à des textes bibliques. Pour les autres, en respectant la voie de chacun, il est tout à fait possible pour moi de méditer avec lui sur un texte du trésor spirituel de l’humanité ».

         Quelles sont les évolutions et les découvertes des participants au cours de ce temps partagé ?  « Chez beaucoup, il se produit une réconciliation avec l’intérieur de soi, l’ouverture aux autres et un  désir de continuer ce chemin d’ouverture, y compris dans la vie quotidienne ».

          « En faisant des études de théologie, je me suis sentie interpellée par le fait que la plupart des institutions chrétiennes n’offrent pas de ressources spirituelles en phase avec l’attente de nos contemporains. Je ressens la distance, et même le fossé qui existe entre beaucoup de personnes et ce qu’elles ont vécu ou ce qu’elles perçoivent dans les institutions religieuses. Aussi, ma réponse se situe sur un plan plus personnel, et pour les chrétiens sur le plan de la spiritualité chrétienne. Dans les sessions que j’anime, j’essaie de répondre à la demande de ressourcement et de sens que je peux percevoir. Le lieu d’accueil que nous avons ouvert, mon mari et moi,se veut un  espace d’accueil et de respiration où tout soit en harmonie, y compris la prise en compte de la dimension écologique ».

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Propos recueillis auprès de Cécile Entremont

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(1)            Thèse de doctorat soutenue par Cécile Entremont : De l’intériorité à l’altérité. Evolution de petits groupes d’adultes aux frontières de l’Eglise. http://www.temoins.com/enqu-tes/de-l-interiorite-a-l-alterite-evolution-de-petits-groupes-d-adultes-aux-frontieres-de-l-eglise.html

(2)            http://amisdelareure.fr

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On pourra lire également sur ce blog :

Des expériences de transcendance, cela peut s’explorer. https://vivreetesperer.com/?p=1505

Et si je tentais d’exposer ce que je ressens par la peinture ou le graphisme pour y voir plus clair !

https://vivreetesperer.com/?p=1428

Vivant dans un monde vivant !

https://vivreetesperer.com/?p=1371

Accéder au fondement de son existence.

https://vivreetesperer.com/?p=1295

Apprendre à écouter son monde intérieur et à le déchiffrer.

https://vivreetesperer.com/?p=959

Accéder au fondement de son existence

 

Dispersion, lâcher prise, ressourcement et rayonnement.

Propos de Jean-Claude Schwab  recueillis au fil d’une conversation.

 

 

Quelles sont les préoccupations auxquelles les gens sont confrontés aujourd’hui ?

 

 « Aujourd’hui, beaucoup de gens ont de la peine à vivre, à se poser dans la vie. Cela vient du fait que le contexte social ou professionnel dans lequel nous vivons se délite et que les institutions qui nous emploient ne nous apportent plus le même soutien. Il arrive même que certains professionnels (même des ecclésiastiques) ne sont plus portés par leur institution. Ils ne trouvent plus de reconnaissance sociale non plus. Du coup, cela fait porter un immense fardeau sur leurs épaules, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. On se sent à la limite du supportable, du possible. Ce matin, j’étais avec un collègue, en formation continue. Rien ne le soutient. … »C’est toi qui dois te promouvoir personnellement ». C’est un  immense fardeau. D’où l’importance de plus en plus grande d’avoir accès à d’autres appuis, à ses ressources personnelles d’une part et d’autre part aux autres ressources qui peuvent être disponibles.

 

Face aux manques d’appuis et de repères, quelle forme de ressourcement personnel proposes-tu aux gens ?

 

Pour moi, les ressources personnelles, c’est l’espace qu’on se donne pour recevoir son être de Dieu. Quand tu fais silence devant Dieu, il se passe quelque chose que tu ne peux pas produire par toi-même. Quand tu te présentes devant le Dieu de miséricorde, pour moi, c’est le Dieu de Jésus-Christ, il se passe quelque chose de mystérieux. C’est le sentiment fort d’exister, ce noyau indestructible de mon être qui n’est pas seulement une ressource, mais une source qui se renouvelle. Je suis alors dans le non-faire et non plus dans « tout ce qu’il y a à faire » et qui me dépasse. Je suis dans le sabbat. Je renonce à toutes les raisons d’exister autres que « d’être là ». Et alors il m’est redonné le sentiment de cette réalité du fondement de mon existence. C’est comme si je me laissais couler au fond de la piscine pour aller y toucher le fond et remonter ensuite.

 

Sur quoi se fonde cette expérience spirituelle et comment les gens la vivent-ils ?

 

En vivant cela avec certains de mes vis-à-vis, et en communiquant avec eux à ce sujet, je vois qu’ils font cette expérience et qu’ils trouvent un positionnement par rapport au tourbillon de la vie. Je travaille surtout avec des chrétiens, mais dans les sessions que j’organise, il y a aussi des gens hors cadre, hors milieu chrétien. Mon langage s’inspire de la Bible, mais il est accessible à tous. Parmi les paroles bibliques qui m’inspirent, il y a ce texte que je trouve tout à fait central, et qui parle à chacun. Paul dit : « Je suis qui je suis, par la grâce de Dieu », 1 Corinthiens  15.10. C’est tout un chemin : Paul se compare d’abord aux autres apôtres plus grands que lui, pour ensuite ne plus se comparer du tout et se situer dans son être profond fondé dans l’être du Christ: « Je suis qui je suis ». On trouve dans l’Evangile une approche analogue lorsque Jésus déclare : « Avant qu’Abraham fut, Je suis » (Jean 8.58). Il affirme une réalité centrale de son être, indestructible. L’appel du psaume 46 (verset 11), lorsque Dieu dit : « Arrêtez et sachez que je suis Dieu », je le  vis comme une invitation à cette même démarche : s’arrêter, faire le Shabbat, c’est à dire : renoncer à tout ce qui semble justifier mon existence pour en retrouver le fondement. Dans l’expérience même qu’on peut faire lorsqu’on s’arrête, et qu’on laisse passer les distractions, on reçoit un sentiment fort d’exister. Cette perception-là redonne un courage de vivre. Ceux qui entrent dans cette démarche en font l’expérience.

 

Parmi les ressources disponibles, quelle est la place donnée aux relations humaines ?

 

Parmi les ressources qui sont mises à notre disposition, certaines viennent directement de Dieu et d’autres viennent de nos relations humaines. Je m’inspire beaucoup du texte d’Esaïe 50.4 : « Le Seigneur éveille mon oreille pour que j’écoute comme les « appreneurs »; il m’a donné une langue exercée, pour que je puisse soutenir par la parole celui qui est abattu… ». Ce texte met en lien une attitude profonde en Dieu avec la relation aux autres. Dans cette posture dépouillée devant Dieu, de l’arrêt, du silence et de l’écoute intérieure, je trouve ce noyau vital personnel, qui permet ensuite d’être un soutien pour les autres. Evidemment, quand on fait cela, il y a un retour à l’expéditeur. Lorsque tu entres dans une telle relation avec les autres, tu es nourri toi-même, sans pour autant que cela devienne ta raison de vivre ».

 

Propos de Jean-Claude Schwab recueillis au fil d’une conversation.

 

Jean-Claude Schwab est pasteur. Il participe activement au réseau : Expérience et théologie et a la responsabilité du site correspondant : http://www.experience-theologie.ch/accueil/

 

On pourra lire deux articles de Jean-Claude Schwab sur le site de Témoins :

« Au cœur du cyclone » : http://www.temoins.com/parole-ouverte/au-coeur-du-cyclone.html

« Voici une bonne nouvelle : habiter mon corps » : http://www.temoins.com/developpement-personnel/voici-une-bonne-nouvelle-habiter-mon-corps.html

 

Nous vous invitons à visiter également l’article : « Paix et joie en Dieu. Approche pour une méditation. La vision de Jürgen Moltmann dans « Ethics of Hope » sur le site : « L’Esprit qui donne la vie »

http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=880

Une expérience. Un regard transformé

Visiter des expositions d’art

Geneviève aime visiter des expositions d’art.

« J’aime beaucoup me donner le plaisir de prendre le temps d’entrer dans l’univers sensible d’un artiste. Quand j’ai du temps, je vais voir les grandes expositions qui suscitent beaucoup d’entrées, mais aussi les petits musées intimes où il y a plus de silence et de possibilité de se concentrer. C’est une visite. C’est une rencontre, une concentration sur l’œuvre de quelqu’un, sur l’œuvre d’une personne particulièrement sensible qui a une manière à elle de regarder le monde.

Je suis intéressé par son regard. C’est très net dans les expositions de photos. Je suis émerveillé par le regard du photographe  qui sait voir dans des choses humbles, la beauté des choses simples.

Récemment, j’ai été très impressionné par la visite d’une grande exposition de photos du photographe coréen, Ahae, qui avait pour titre : « De ma fenêtre », parce que ce sont des photos multiples de ce qu’il a vu du paysage qui l’environne sans jamais quitter sa propre fenêtre. Sa maison est entourée d’arbres, d’étangs, de chemins. On voit donc la nature de près et de loin, sous différentes lumières, sous la neige, au soleil, à travers les saisons. Et dans ce monde immobile, on voit les habitants de cet espace : des biches, des oiseaux, des papillons.  Cette précision du regard nous invite, d’une certaine manière, à regarder notre environnement avec la même précision.

Je suis également stimulée par les expositions de peinture. Durant ces derniers mois, j’ai vu ainsi au Louvre l’exposition des visages de Jésus par Rembrandt. Je suis toujours saisi par le regard du Christ, et le regard du Christ qui est en face de nous. J’ai été frappée par ce que me disait une amie artiste. Ce n’est pas seulement nous qui regardons le visage. C’est le visage qui nous regarde . C’est un véritable échange. Mais il faut savoir rester longtemps devant une œuvre. C’est justement ce qui m’intéresse. C’est l’idée de prendre son temps. Contempler une œuvre, c’et se laisser habiter par cette œuvre. On ne peut pas seulement passer. L’artiste nous fait un formidable cadeau.

J’ai vu également au Louvre la peinture de Léonard de Vinci : Sainte Anne, qui m’a touché par son humanité.  Pour moi, c’était comme lire une page d’évangile. J’ai visité aussi l’exposition  Mondrian. C’est un artiste qui, dans un  premier temps, peint des arbres. Petit à petit, par une sorte d’exigence intérieure, il arrive à un degré d’abstraction qui est, en même temps, une quête de perfection. Cela m’intéresse de voir l’évolution d’un peintre.

Lorsque je sors d’une exposition, je suis toujours étonnée de voir comme mon regard a été, en quelque sorte, purifié parce que j’ai reçu de l’artiste, l’expression de son regard sensible et je suis ainsi invitée à être plus attentive au monde qui m’entoure, à sa singularité. Cela m’aide à sortir d’une sorte de passivité et à me réjouir de la beauté du monde. C’est pour cela que j’aime tant voir des expositions, feuilleter des livres d’art, voir des films d’art aussi. C’est pour moi une sorte de démarche spirituelle. Je la vis quelquefois avec des ami(e)s parce que le regard de l’autre m’intéresse toujours.

Contribution de Geneviève Patte.