Une vulnérabilité enveloppée d’amour

 

Lorsqu’on a vécu enfant dans un environnement contraint, il peut nous arriver d’intérioriser ultérieurement ces contraintes. La norme reçue se poursuit dans un idéal volontariste. Les conflits engendrés par des impositions excessives, s’ils sont eux-mêmes brimés, peuvent aussi se retourner en auto-agressivité. Et celle-ci engendre une recherche de modèle pour éviter les tensions intérieures et échapper à la culpabilisation. Ainsi, pour certains d’entre nous, nous avons, plus ou moins, des difficultés à nous reconnaître et à nous accepter tel que nous sommes. Si le contexte religieux suscite une culpabilisation, il en résulte un véritable enfermement. Cependant, la psychologie peut nous aider à percevoir l’étendue de nos blocages. Et, par exemple, la non acceptation de soi, peut se traduire dans la méconnaissance du corps. Elle peut aussi engendrer une peur de nos vulnérabilités comme de tout ce qui échappe à notre contrôle puisqu’il y quelque chose en nous qui nous inquiète.

Cette attitude ne facilite pas non plus une relation ouverte et détendue avec les autres. On manque de liberté. Mais, c’est aussi par la relation que la délivrance peut venir. Bien souvent, on voit des êtres se transformer parce qu’ils se sentent aimés. Ils découvrent le bonheur. Ils abandonnent leurs protections et leurs défenses. Quelle image avons-nous de Dieu ? L’enseignement de Jésus manifeste l’amour que Dieu a pour nous. Et cet amour est opérant. C’est ce que Luc-Olivier Bosset nous fait admirablement découvrir dans cette vidéo : « Une vulnérabilité enveloppée d’amour » (1). En lavant les pieds de ses disciples, quelques heures avant son arrestation et sa passion, Jésus manifeste un amour pour ces hommes tels qu’ils sont, et pour nous aussi… Cette méditation touche le cœur et peut se réécouter à plusieurs reprises. En accompagnement, nous proposons ces quelques notes issues de l’exposé. « Le dernier mot sur la vulnérabilité est donné par l’amour de Jésus qui lave tout, qui soigne tout, qui guérit tout ».

 

J H

 

 

Le lavement des pieds : un geste d’une profonde douceur.

 

« Il fut un temps où lorsqu’on découvrait qu’un enfant était gaucher, au lieu de lui permettre d’être ce qu’il était, on le forçait à entrer dans un moule, même si cela n’était pas dans sa nature. Il fallait que cet enfant apprenne à écrire avec la main droite, car c’était la normalité.

 

Dans l’Evangile, à un moment donné (Jean 13), on nous raconte que Jésus lave les pieds de ses disciples. Quand il accomplit ce geste, Jésus sait pertinemment que ses disciples ne sont pas des superhéros. Dans les heures qui vont suivre, quand la tension avec les autorités politiques et religieuses va être à son comble, Jésus sait très bien que ses disciples vont se sentir vulnérables, qu’ils vont l’abandonner. C’est pourquoi, sentant toute cette fragilité, le Christ aurait pu profiter des dernières heures qu’il passait avec eux pour les faire entrer, ces gens un peu gauches, pour les faire entrer dans le moule du superdisciple parfait, invulnérable, solide et vaillant.

 

Or, au lieu de cela, il accomplit un geste d’une profonde douceur. Il leur lave les pieds. Il prend le temps de les toucher à un endroit de leur corps qui est exposé, qui est vulnérable, le pied qui est souvent sali, blessé, meurtri par les cailloux de la route. Ce faisant, c’est comme si Jésus leur disait : Et bien, cette vulnérabilité qui te traverse, ne passe pas ton temps à vouloir la nier, la  bannir, l’arracher comme si c’était une mauvaise herbe, mais apprend plutôt à l’aimer, à l’envelopper d’amour. Ne te rêve pas comme une personnalité sans talon d’Achille, comme un super héros, mais avance plutôt dans l’existence en vivant tout ce que tu es, même ces parties vulnérables. Ces parties vulnérables peut-être te font souffrir, car elles sont exposées, mais, en même temps,  ce sont des points de  contact qui te mettent en relation avec le monde qui t’entoure. Regarde, au travers de tes failles, parfois la vie peut te rejoindre, te nourrir et te porter.

 

Alors, accepte ta vulnérabilité, en sachant que parfois, au travers d’elle, jaillit mon amour. Car le dernier mot sur ta vulnérabilité ce ne sera pas la condamnation, la moquerie ou l’humiliation des autres, mais ce dernier mot sur ta vulnérabilité sera donné par mon amour qui lave tout, qui soigne tout, qui guérit tout. Vois, si je me suis mis à genoux devant toi, dit Jésus, c’est pour que tu puisses te relever et que tu puisses, chaque jour, choisir la vie.

 

Notes à partir des propos de Luc-Olivier Bosset

 

(1)            « Une vulnérabilité enveloppée d’amour » : Chaine « Pasteur du dimanche » sur You Tube : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6F0WgMatbJUxPNorU-tyfYon2NQBXsRG                                                      Sur ce blog : autres méditations empruntées à « Pasteur du dimanche » : « Face à la détresse du monde » : https://vivreetesperer.com/?p=1643  « Tu regardes au fond de mon cœur et tu me connais » : https://vivreetesperer.com/?p=2047

 

Sur ce blog, articles concernant la bonté de Dieu et l’amour de Jésus :                                                           « La beauté de l’écoute » : https://vivreetesperer.com/?p=1219  « Se sentir aimé de Dieu » : https://vivreetesperer.com/?p=1752   « Dieu, puissance de vie » : https://vivreetesperer.com/?p=1405

« Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

 

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